Et je parle trop vite. De ces repas du dimanche en famille, de la volaille qui trône sur la table, de cette cuisine étriquée. De ces après-midi où l’on sortira de table en ayant mangé pour trois semaines, l’estomac distendu et l’esprit assommé par la graisse.
De la graisse qui maculera nos vêtements, imprégnera la peau, les pores. La cuisine est généreuse, la ménagère aussi. Sur son petit morceau de plan de travail bleu, elle passe le chiffon pour essuyer les taches.
Toujours les mêmes : découper, éplucher, laver, cuire, congeler, astiquer, ranger, recommencer. Les tâches d’une obligée. Une femme rendue vieille, une grand-mère débordante, d’amour et d’obligeance. Obligée de nous aimer et de nous faire plaisir.
La tribu au corps comme une attache.