
Je me balade mais je ne vois pas
Je ne vois pas la rue
Je vois mes pensées propres
Ordonnées
J’ai peur parfois
De la violence que je ne vois pas
Elle est invisible
Sous la peau des immeubles
Mais elle est là
Une musique latino
Echappe des téléphones
Elle existe vraiment
Le téléphone capture le monde
Dans les yeux des passants
Allez vous perdre dans les cours
Vous trouverez peut-être
Un sac plastique accroché au balcon
Un morceau de ciel
Qui découpe les maisons
La rue Descours est une cuvette
Elle forme la lettre U
Si je fais rouler une orange
Elle dévalera la pente
Pour s’arrêter
En son milieu
A travers la vitre
On voit des jambes des visages des troncs
On ne voit pas le sol
Les corps lévitent
Des atomes dans l’espace
En suspension
A croire que la matière nous ment
A la manière des hologrammes
On ne peut pas toucher les corps
Les troncs les visages
Comment savoir
Au-delà de la vitre
Entre le sol et le ciel
Des molécules dispersées
Jambes sans finitions