
Lignes électriques
Y en effigie
Magnétisme sur la ville
Aux lampadaires
Un roulement mécanique
Le cri
Un tram traverse la nuit
Et ces rues
Où même les chiens s’ennuient
Les panneaux d’abribus
L’instrument du supplice
Les morceaux de ferraille
Comblent
L’interstice des pensées
Terrains vagues qui se meurent
Les friches portées à bout
De la gueule noire
Et de la suie
Reviennent-ils les mineurs
Du temps qui encrassent
Mon crassier
Brûlons-le
Un peuplier arraché
Au sommet du charbon
Lui aussi parasite
Importé
Important
Pour ceux qui se souviennent
De la fenêtre
Ou de son absence
Des orbites béantes
L’indignation
Sur le visage de nos ruines
La bombe aérosol
Qui maquille
Recouvre
Guérit
Le mausolée
La ville aux dents de scie
Elle est belle pourtant
Malgré
La léthargie
Quand elle s’emmêle
Dans ses fils électriques
Quand elle danse
Notre zone
Du dedans
De l’intime
Elle rêve aussi
Des étoiles
Au-dessus de nos lignes
Électriques