
Les pins parasols se déplient
Sur nos têtes étourdies
Le vent se dresse un brin
A tes poils hérissés
Ta nuque avalée
Par les dunes
Une tête sans corsage
Les vagues qui lessivent
Ton duvet invisible
Je t’ai à l’œil
Nue
Peut-être encore ce soir
Te trouverais-je dévêtue
De tes tristes cordages
Qu’on amarrait au port
Sourire au bastingage
Je revois les badauds
Le goût de la crème solaire
Comme de l’orange
A l’eau
L’azur ramollit
Nos cerveaux embrumés
La digue échappe aux cris
Des mouettes enragées
Les falaises de tes côtes
Se dressent à mon esprit
Si la lune s’alanguit
Si le rythme persiste
Si nos bouches s’aventurent
A tes rives humides
Peut-être reviendras-tu
Au coin d’une cigarette
De tes lèvres mouillées
Mendier des allumettes
Le bateau est parti
La voile s’est levée
Comme tes cheveux épais
Sous l’eau de Jupiter
Je reviendrai demain
Balancer des galets
Le long de ta peau brune
Ancrée dans l’air marin
Amiral Déraison
Nous voici revenues
Tant pis pour la morale
Ce sera l’été prochain