
Le rayon de la bibliothèque
a piètre allure aujourd’hui
je remonte les lignes
jusqu’à tes mains qui parcourent
les pages
vibrantes
ou bien la peau
le cuir épais des couvertures
que tes doigts caressent
comme s’ils voulaient toucher
au creux de l’histoire
les fondations
de cette cathédrale politique
des châteaux
érigés entre nous
moi aussi j’apprends
que les mots sont bien peu
ou parfois un peu trop
pour contenir tout ce
que la pensée attire
les systèmes
jetés sur la toile
de nos vies
déterminées
j’apprends aussi
que le temps se réfugie dans les livres
que Madrid continuera d’exister
et les petites librairies ne voleront
plus
la couleur de tes yeux